En art-thérapie on dit souvent que la communication se fait à travers la production artistique, on parle alors de langage plastique. Le patient a besoin de s’exprimer mais ne peut pas toujours le faire par la parole, il le fait donc par sa production. C’est ce processus de création picturale qui est l’outil thérapeutique. Il permet de signifier ce qui ne peut pas être dit (parfois la souffrance est bien trop importante), par ce langage plastique le patient énonce, élabore et transforme sa souffrance. Le patient n’est pas guidé par l’art-thérapeute dans sa création, on parle d’expression libre, c’est une notion primordiale. Il n’y a pas de consigne, pas de thématique, dans un atelier d’art-thérapie on n’apprend pas à dessiner. De plus ce qui est représenté n’est pas le principal, car on n’interprète pas directement les productions, même si cela peut donner des pistes de réflexions à l’art-thérapeute. Tout cela participe au langage non-verbal. Enfin il y a l’expression du corps, l’art-thérapeute en observe finement les mouvement, la posture du patient dans l’atelier et son engagement dans la création. Par exemple la posture verticale, le face à face du patient avec sa création, sont significatives pour le psychothérapeute. Parfois l’atelier est silencieux car le patient est concentré, absorbé dans le faire. L’utilisation de la parole se fait autour du dessin, une patiente m’a demandé un jour de regarder le corps qu’elle dessinait par rapport au modèle. Nous avons donc observé ensemble les deux dessins, et parlé des proportions pour trouver ce qui ne fonctionnait pas pour elle. Avec un enfant nous avons longuement discuté tout faisant, pour élaborer des techniques de caches pour que la peinture n’aille pas sur certaines parties de la feuille, pour la réserve du blanc. C’est ce qu’on appelle le parler technique, je vous en parlerai plus longuement dans un prochain post. Vous l’aurez compris ce langage non-verbal s’il peut paraitre simple, est une notion est assez subtile.
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