Cette question revient souvent lorsque je parle de mon métier. Sans doute le mot art impressionne t-il ? En tous cas il me semble qu’il entraine dans l’imaginaire de chacun une croyance selon laquelle pour accéder à une séance d’art-thérapie il faut avoir, au préalable, acquis des compétences en dessin. Mais c’est comme si je vous disais que pour faire une séance d’hypnose il fallait avoir appris l’auto-hypnose. Si vous voulez vous engager dans une thérapie par les médiations artistiques, sachez qu’il n’y a aucun pré-requis. C’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire de savoir dessiner au préalable. Parce qu’il ne vous sera pas demandé de reproduire une forme, de tracer des contours ou des volumes de manière spécifique. Lors des séances, dans l’atelier d’art-thérapie, c'est le patient qui choisit les matériaux avec lesquels il désire travailler (peintures, pastels, encres de couleurs, fusains…), il explore leurs plasticités et laisse libre court à son geste, à son imagination et à sa créativité. Il peut partir d’une idée émergente ou simplement tracer sur la feuille. C’est de l’expression libre. Pendant l’heure de sa séance, il dessine à son rythme, sur des petits ou grands formats, avec des gestes contraints ou amples, en réalisant une seule comme plusieurs productions. Cette réalisation peut être totalement abstraite ou figurative. Il n’a pas de consigne, pas de thématique et pas d’obligation de résultat. Il ne lui est pas demandé de faire du « beau » parce que le patient s’engage dans une thérapie et le dessin est un outil d’expression et de communication avec le thérapeute.
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