Dispositif groupal ou individuel ?

Parler de dispositif, c’est parler de l’agencement des choses. Chacun ne présente pas le même intérêt car on ne travaille pas sur les mêmes difficultés. Lors de l’indication le patient est adressé en individuel ou dans un groupe. Il est ouvert jusqu’au nombre maximum de patients, puis se ferme jusqu’au départ de l’un d’eux qui sera alors remplacé. Lors d’une nouvelle arrivée dans un groupe un jeune patient m’a demandé si celui qui arrivait « était métisse ». Cela a été l’occasion de travailler cette question. Chaque groupe est constitué par l’art-thérapeute ou l’indicateur, en connaissant bien la problématique de chacun. Les tranches d’âge peuvent varier. Le groupe offre un espace temps sécurisant, soutenant, stable et également un lieu de lien social. Les patients se retrouvent, dépassent les difficultés relationnelles et questionnent les absences. Le groupe peut être inhibant dans les premiers moments de la création, puis chacun peut se sentir en confiance par rapport à sa propre défaillance et enfin être soutenu par l’émulation groupale. Il lui apprend la « capacité à être seul » en présence des autres, selon Winnicott. Le petite fille qui s’agitait et parlait tout le temps, a acquis dans ce dispositif, un respect de l’autre, une certaine distanciation, la capacité de se concentrer sur son travail sans se laisser distraire. Le nombre de personnes le composant dépend de l’espace, mais aussi de la capacité de l’art-thérapeute à suivre plusieurs patients en même temps, tout en ayant cette attention latente sur ce qui se passe dans l’atelier, et une observation fine pour chacun, afin d’être disponible et de leur répondre de manière équitable mais non privilégiée.

En dispositif individuel, dans le lien thérapeutique, le patient peut avoir besoin d’attaquer le cadre pour en voir sa solidité et sa résistance avant que la confiance s’établisse avec l’art-thérapeute. Il est ensuite accompagné de façon dynamique dans chacun de ses mouvement créatifs, dans l’exploration des matériaux et un dialogue plastique se met alors en place.