J’avais envie de vous en parler, parce qu’il me semble essentiel lorsque l’on veut faire un « travail sur soi » de choisir le bon thérapeute. Un ami me disait récemment qu’il en avait vu 5 avant de trouver celui qui lui convenait. Je ne vais pas vous parler de la théorie de ce lien mais de cette expérience du ressenti instinctif au moment où l’on rencontre un thérapeute. Aucune psychothérapie individuelle ne peut se faire sans cette alliance ou ce lien thérapeutique entre le le patient et le psychothérapeute. Notre premier lien est celui à la mère, « selon Bowlby, l’attachement à la figure maternelle servirait de base de sécurité à l’enfant pour explorer l’environnement.* ». Dans la relation thérapeutique, ce lien doit être solide et sécurisant, car les patients vont l’éprouver, le travailler, et le tester. Cela ne se fera pas du jour au lendemain, il faut prendre le temps d’établir cette connexion entre les deux parties. J’ai parfois vu mes patients me tester. Lors des premières séances, ils me regardaient du coin de l’oeil pour voir ma réaction, mes expressions du visage par rapport à ce qu’ils me confiaient, et s’ils pouvaient aller plus loin dans leurs récits et cheminements. Ce sentiment de sécurité leurs permettra d’explorer leurs psychismes, leurs états émotionnels et psychologiques. Ce n’est qu’à cette condition là que le patient déposera son histoire en abordant des sujets intimes, importants, graves et douloureux pour lui. Cet accompagnement est soutenant, dans le respect et le non jugement. Le thérapeute se sert de son empathie et de sa neutralité bienveillante pour travailler avec son patient. Ce lien n’est pourtant ni amical, ni d’amour, mais bien un lien de proximité dans lequel patient et thérapeute gardent une certaine distance nécessaire à la réussite du contrat thérapeutique. C’est cette relation saine qui est indispensable à la bonne conduite de la psychothérapie.
* Le lien thérapeutique, par le Dr. Michel Delbrouck
コメント